Alfredo Arias

Metteur en scène, dramaturge, acteur, réalisateur, Alfredo Arias est né le 4 mars 1944 à Buenos Aires. Il se passionne très tôt pour les arts du spectacle et décide de suivre des études de théâtre. Il intègre l’École nationale d’art dramatique de Buenos Aires où il se forme sous la direction de grands professeurs argentins. Dans les années ’60, alors que l’Argentine traverse une période de bouleversements politiques et sociaux, il s’implique dans le théâtre expérimental, explorant de nouvelles formes d’expression et s’attaquant à des thématiques sociales et politiques.

En 1969, il fonde la troupe TSE (Théâtre de la Septième Étape) avec laquelle il met en scène des spectacles marqués par un mélange de cultures, d’époques et de genres. Son style se caractérise par une esthétique baroque, souvent teintée de surréalisme, et par une utilisation audacieuse des couleurs, des costumes et des décors. La même année, il quitte l’Argentine pour échapper à la dictature militaire et s’installe à Paris. Il commence à travailler avec des artistes et intellectuels français, explorant des thèmes liés à l’exil, à l’identité, à la sexualité, à la culture et aux droits de l’homme. Rapidement, il se fait un nom sur la scène parisienne. En 1985, il est nommé directeur du Théâtre de la Commune d’Aubervilliers. Il travaille dans des théâtres prestigieux comme le Théâtre de la Ville, la Comédie Française, l’Odéon-Théâtre de l’Europe ou plus tard des salles comme Les Folies Bergères et l’Opéra Bastille à Paris, la Scala de Milan ou encore le Teatro Colón de Buenos Aires.

Il collabore également avec des compositeurs et des chorégraphes pour créer des œuvres d’opéra et de ballet, élargissant ainsi son champ d’action au-delà du théâtre traditionnel. Il se distingue par son éclectisme et sa capacité à mélanger les genres et les influences et ses productions sont souvent des hommages aux cultures populaires d’Amérique latine. Il sait parfaitement créer des univers oniriques, où l’humour côtoie la tragédie, et où le fantastique et le réel se mêlent étroitement. Il reçoit de nombreuses distinctions, dont notamment plusieurs prix Molières du théâtre et la Légion d’honneur en 2002.

Le tango occupe une place dans son œuvre en tant que symbole culturel profondément ancré dans l’identité des Argentins, même s’il l’explore souvent avec une certaine ironie ou un regard très critique. En 1993, il monte le spectacle Cachafaz de Copi, sorte d’opéra grotesque qui mêle humour, violence et critique sociale. Dans Tango y tango (1999), il rend hommage à cette danse en l’explorant à travers un prisme moderne et stylisé. Mais pour lui, le tango est avant tout un lien avec ses racines argentines. Il ne cherche pas à le mettre en scène de manière traditionnelle dans ses créations, mais le traite comme une expression de la nostalgie de son pays natal et de l’exil. C’est un langage universel pour évoquer la perte, l’amour, et la mémoire collective de l’Argentine. Il l’aborde en jouant avec ses codes et ses symboles pour l’intégrer dans son univers onirique, le mêlant souvent avec d’autres formes d’expression artistique comme le cabaret, l’opéra et la comédie musicale, genres qu’il revisite fréquemment, créant ainsi des œuvres hybrides.

Alfredo Arias continue toujours de créer, de mettre en scène et d’interpréter des œuvres qui interrogent le présent tout en rendant hommage aux cultures passées.

Auteur: Noël Blandin
Titre: Brève histoire du tango argentin
Éditeur: La République des Lettres
Date de publication: 01/10/2024
N° ISBN: 9782824912479
Pagination: 224 pages
Format: 13,5 x 18,5 cm
Prix du livre papier: 18 €
Prix du livre numérique: 6,99 €