Tu Piel Bajo la Luna, texte de Julio Cortazar. Musique: Edgardo Cantón. Chant: Juan Cedrón (Album Trottoirs de Buenos Aires, 1980).
Écrivain, Julio Cortázar est né le 26 août 1914 à Bruxelles (Belgique). Son père, Julio José Cortázar, est argentin et sa mère, María Herminia Descotte, est argentine d’origine française. Il passe ses premières années en Belgique et en Suisse, où sa famille s’est réfugiée durant la Première Guerre mondiale. En 1919, après la guerre, la famille retourne en Argentine et s’installe à Buenos Aires. Il montre très tôt un grand intérêt pour la littérature. Élève brillant, il obtient son diplôme du collège à l’âge de 17 ans. Il étudie ensuite à l’École Normale de Profesores Mariano Acosta, où il obtient en 1935, à l’âge de dix-huit ans, un diplôme d’enseignant. Il poursuit des études de philosophie à l’Université de Buenos Aires, mais les abandonne pour se consacrer à l’enseignement et à l’écriture.
Il travaille alors comme professeur dans différentes villes d’Argentine tout en publiant ses premiers textes dans des revues comme Sur, dirigé par Victoria Ocampo, et Realidad. C’est cependant avec ses nouvelles et ses romans qu’il acquiert une renommée internationale. Son recueil de nouvelles Bestiario (1951) est considéré comme un tournant dans sa carrière. En 1951, il déménage à Paris où il passera le reste de sa vie aux côtés de, successivement, Aurora Bernárdez, Ugné Karvelis et Carol Dunlop. C’est à Paris qu’il écrit certains de ses ouvrages les plus importants, dont le roman Rayuela (Marelle, 1963), une œuvre expérimentale qui joue avec la structure narrative et les attentes du lecteur. Rayuela est souvent considéré comme un chef-d’œuvre de la littérature latino-américaine et une pierre angulaire de l’essor littéraire latino-américain des années ’60.
Le style de Cortázar se distingue par un mélange de réalité et de fantastique surréaliste. Ses œuvres sont une exploration des dimensions cachées de l’existence humaine et invitent les lecteurs à participer activement à la construction du sens. Cortázar est également un traducteur prolifique, en particulier d’Edgar Allan Poe et de John Keats. Son engagement politique et social et son soutien actif aux mouvements révolutionnaires d’Amérique latine marquent également sa vie et son œuvre.
Le tango, pour Cortázar, n’est pas seulement une danse ou un genre musical, mais un miroir de la condition humaine, un symbole de nostalgie, de désir et d’identité. Il l’utilise pour exprimer la profondeur de l’expérience argentine, l’intensité de certaines atmosphères et la complexité des relations humaines. Bien que le tango ne soit pas au cœur de l’intrigue du roman El Examen (1944), il y est perçu comme un élément culturel omniprésent. Dans la nouvelle Las puertas del cielo, incluse dans le recueil Bestiario (1951), il raconte l’histoire d’un homme qui assiste à une veillée funèbre dans une milonga après la mort de sa partenaire de danse. Le tango devient ici un lien entre les vivants et les morts. Son recueil de nouvelles Final del Juego (1956) inclut également des récits où le tango joue un rôle central dans le développement des personnages et des intrigues. Dans La vuelta al día en ochenta mundos (1967), qui combine essais, poésie et récits courts, il explore le tango comme un phénomène culturel avec des implications sociales et existentielles. Tango de vuelta, dans le recueil Ultimo round (1969) est également une réflexion directe sur le tango.
Tout en conservant sa nationalité argentine, Julio Cortázar acquiert la nationalité française en 1981, année où il co-fonde la tangueria parisienne Les Trottoirs de Buenos aires avec Edgardo Canton et Susana Rinaldi. Il meurt d’une leucémie le 12 février 1984 à Paris.
Brève histoire du tango argentin est publié par les Éditions de la République des Lettres. Reproduction interdite, tous droits réservés pour tous pays. Copyright © Noël Blandin, Paris, lundi 24 mars 2025.
Brève histoire du tango argentin est publié par les Éditions de la République des Lettres. Reproduction interdite, tous droits réservés pour tous pays. Copyright © Noël Blandin, Paris, lundi 24 mars 2025.